lunes, 12 de noviembre de 2012

SUR LA ROUTE 66 DE L’OSTEOPATHIE. LE CHEMIN D’ALAIN ABEHSERA


Antonio Ruiz de Azúa  Mercadal

 



Revue L’ostéo4pattes. Ed. Vetosteo. Revista N°16. Mars 2010. France.


Traduit de l´espagnol par Manuela Rangeard D.O.MRO (F).
  

«N’importe quoi est un chemin parmi de multiples chemins. C’est pour cela que tu dois toujours avoir à l’esprit qu’un chemin n’est qu’un chemin; si tu sens que tu ne devrais pas le suivre, tu ne dois le suivre sous aucune condition. Pour avoir cette clarté tu dois mener une vie disciplinée. Tu sauras alors qu’un chemin n’est qu’un chemin. Le quitter ne sera pas un affront ni pour toi ni pour les autres, si c’est ton cœur qui te le dit. Mais ta décision, d’y rester ou de le quitter, doit être libre de la peur ou de l’ambition. Je te préviens. Regarde de près chaque chemin et avec intention. Essaie-le autant de fois que tu l’estimes nécessaire. Après pose-toi une question, à toi seul. C’est une question que seulement un homme très âgé se pose. Mon bienfaiteur m’en parla une fois quand j’étais jeune, et mon sang était très vigoureux pour que je la comprenne. Maintenant oui, je la comprends. Je vais te la dire: ce chemin a du cœur? Tous les chemins sont les mêmes; ils ne mènent nulle part. Ce sont des chemins au milieu des buissons. Je peux dire que dans ma propre vie j’ai parcouru de longs chemins, longs, mais je ne suis nulle part. Maintenant la question de mon bienfaiteur a un sens. Ce chemin a du cœur? S’il en a, le chemin est bon; sinon, il ne sert à rien. Aucun chemin ne mène quelque part, mais l’un a du cœur et l’autre non. L’un fait que le voyage est joyeux; pendant que tu le poursuis tu es un avec lui. L’autre te fera maudire ta vie. L’un te fait fort; l’autre t’affaiblit.» Castaneda (1).


Vers le milieu des années 90 circulait parmi les ostéopathes une légende urbaine sur l’existence en Israël d’un mystérieux ostéopathe appelé Alain Abehsera. Selon cette légende, Abehsera avait développé une nouvelle vision de l’ostéopathie qui transcendait le fait de toucher le patient. A cet époque là cette nouvelle éveilla chez beaucoup d’ostéopathes, moi parmi eux, le désir de connaître un jour un si mystérieux personnage et ses nouvelles propositions.

        Abehsera a été un personnage clé dans la construction de ponts entre l’ostéopathie américaine et européenne. En 1972 il fut cofondateur, professeur et élève de l’école d’ostéopathie ESO- Maidstone dans laquelle il obtint son diplôme en 1975, le diplôme n° 1 de cette école.Ultérieurement, en 1985, il eut le diplôme de médecin à  la Faculté de Médecine à Paris.

Un de ses premiers buts, une fois les études d’ostéopathie finies, fut d’aller aux U.S.A. pour rencontrer les auteurs des Yearbooks de l’Association Américaine d’Ostéopathie. Certains d’eux avaient connu Still et Sutherland, ils étaient d’un âge avancé, donc le voyage ne devait trop tarder.

«Je voulais aussi rencontrer tous ces auteurs qui m’avaient fait rêver. Et surtout, surtout, toucher ou voir ceux qui avaient connu Still. C’était urgent. Ils mourraient tous, je me sentais obligé de toucher la Tradition pour la recevoir et la transmettre.»  Abehsera (3).

Tel un moderne pèlerin des chemins de l’ostéopathie, Abehsera fit entre 1.975 et 1.976 plusieurs voyages aux U.S.A. pour rencontrer Perrin T. Wilson, Howard et Rebeca Lippincot, Beryl Arbuckle, William Johnston, Rollin Becker, Viola Frymann, John Upledger, Irvin Korr, Mitchell Jr., Laurence H. Jones, etc.

Les Etats Unis est un pays jeune qui manque de routes initiatiques comme le chemin de Compostelle ou celui de La Mecque. A leur place, les nord américains ont créé d’autres voies de pèlerinage plus appropriées à leurs valeurs et à leur style de vie. La plus connue d’entre elles est la «Route 66 », appelée aussi «rue principale d’ Amérique» ou «Mother Road». La «Route 66» fut construite dans les années 30 du siècle passé pour relier les côtes est et ouest des U.S.A., elle traverse le territoire où est née l’ostéopathie. Actuellement, parcourir cette route, surtout si c’est en Harley Davidson ou en Corvette, est devenu un parcours initiatique où à la place des ermitages, cathédrales et auberges pour les pèlerins on trouve des anciennes stations d’essence, des vieux cafés, et des motels routiers pareillement emblématiques.

          Grâce à ses entretiens avec les auteurs des Yearbooks, Abehsera connut l’esprit singulier des pionniers de l’ostéopathie, et il se proposa de le partager avec ses compagnons européens. A partir de ce moment et par sa médiation, quelques uns des plus importants ostéopathes américains d’alors, comme Upledger, Jones, Mitchell y Korr traversèrent l’Atlantique pour donner leurs cours en Europe.

Finalement, au solstice d’été de 2.009, et grâce à Pau Dalmau et à ses collègues de la Fundació Escola d´Osteopatia de Barcelona, mon souhait fut accompli.

Abehsera débuta son cours en affirmant qu’il était venu à Barcelonne pour nous montrer l’endroit du chemin où se trouvait l’ostéopathie actuellement. Il était parti de France pour l’Angleterre pour y étudier l’ostéopathie, avait continué ses voyages dans différents pays d’Europe, aux Etats Unis, et en Israël, et finalement, il était retourné en France. Et ce fut en France, pendant une maladie grave, que finalement il se «transforma» en un vrai ostéopathe, c’est à dire un malade des os. Pouvait-il en être autrement?. Celui qui n’a jamais été malade peut-il avoir de l’empathie avec le malade et soulager sa souffrance?. Peut-il connaître la profondeur de l’ostéopathie s’il ne s’est pas «transformé» auparavant en un ostéopathe?

Il ne suffit pas d’avoir une vaste connaissance théorique et pratique dans l’art de l’ostéopathie pour se considérer ostéopathe. Notre capacité intellectuelle et technique peut nous conduire à être des «doctes» et des ostéopathes expérimentés, mais pour atteindre un savoir au delà de la raison et pour pouvoir se «transformer» en ostéopathe il est nécessaire d’avoir vécu l’expérience. La mythologie grecque raconte que le centaure Quiron souffrait d’atroces douleurs à cause d’une blessure incurable d’une flèche. Quiron était le fils d’un dieu, donc un être immortel, condamné à souffrir éternellement. Non résigné devant cette maladie, il commença la recherche d’un traitement pour sa blessure, il découvrit ainsi les secrets de l’art de la médecine qu’il transmit à son disciple Esculape, dieu de la médecine.

De la même manière, déçu par la médicine de son époque incapable d’éviter la mort de ses enfants après une maladie infectieuse, Still commença ses recherches dans d’autres thérapies, et il découvrit l’ostéopathie le 22 janvier 1.874.

Finalement, ce fut aussi sa propre maladie qui poussa Abehsera à chercher un remède pour sa guérison. Il avait reçu des traitements physiques et chimiques propres à la médecine traditionnelle, basée en la matière, sans les résultats escomptés. Et à cause de cela il prit la décision de chercher lui même un remède dans les champs de l’intangible, de l’immatériel. En plus, Abehsera comprit qu’il ne trouverait pas la solution à sa maladie à l’extérieur de lui même, de son «moi», ni même par «l’autre», mais à l’intérieur de lui même. Comme le personnage du roman «L’Alchimiste» de Paulo Coelho, Abehsera avait fait des voyages loin de son foyer à la recherche de trésors enfouis dans de lointains pays pour, finalement, découvrir que ces trésors gisaient sous le sol de son propre foyer.

En tant que croyant pieux, Still croyait dans la bonté de Dieu. Il affirmait que le Créateur avait déposé à l’intérieur de chaque homme les remèdes nécessaires à sa guérison. Grâce à l’ostéopathie ces remèdes pouvaient être activés et on obtenait ainsi la guérison. Abehsera comprit le message de Still et commença la recherche d’une méthode d’auto guérison avec laquelle on n’aurait pas besoin d’une aide extérieure pour avoir accès à ces remèdes.

          Abehsera découvrit qu’un grand nombre de structures corporelles se présentent sous une forme duelle. Par exemple, l’hémisphère cérébral gauche était étroitement relié au droit, le foie au cœur, etc. Les rapports entre le cœur et le foie suivaient des lois semblables à celles du roi et de la reine dans une partie d’échecs; quand on cassait ces lois la maladie apparaissait. Dans ce cas là la fonction de l’ostéopathe était de rétablir les lois afin d’obtenir à nouveau l’harmonie. L’art d’établir la relation entre le roi et la reine, comme le processus alchimique qui produit le rajeunissement; Comme dit Abehsera «nous devons chercher dans le traitement l’élégance et la noblesse».

Mais comment fait-on un traitement ostéopathique? D’après Abehsera, avant de guérir les tissus de ses patients, l’ostéopathe doit rajeunir ses tissus corporels par un procédé d’auto guérison. Aldoux  Huxley écrivait: «Il existe au moins un coin de l’univers que tu peux améliorer en toute sécurité, c’est toi même» (4)

Abehsera et son collaborateur, Michel, proposèrent aux participants du séminaire une méthode de 15 points pour améliorer l’auto conscience corporelle et l’équilibre interne. De manière délibérée, l’ordre d’exécution de cette liste n’était pas établi et chacun pouvait le faire de façon chaotique, sans suivre un ordre. Selon la «Théorie du Chaos», les événements qui suivent des patrons chaotiques sont les plus flexibles, ils peuvent s’adapter à toute circonstance qui se présente, puisqu’ils ont à l’intérieur toutes les combinaisons possibles. Par exemple, grâce aux patrons chaotiques il a été possible la vie sur Terre, car les êtres vivants très spécialisés, dont les fonctions sont établies de façon rigide, ne peuvent pas s’adapter aux changements de l’environnement et disparaissent. Comme  cela arrive de façon récurrente, il ne serait pas étonnant que beaucoup des concepts académiques, rigides et dogmatiques de l’ostéopathie actuelle ne puissent résister à la poussée des idées nouvelles, en apparence plus chaotiques, et ils seront oubliés.

Les nouvelles propositions d’Abehsera éveillèrent parmi les participants du séminaire des opinions contraires. Tandis que certains se montrèrent ouverts et encouragés par son discours, d’autres les mirent en question. Mais personne ne resta indifférent. La capacité d’éveiller des émotions et de générer des débats entre les élèves est une qualité des bons maîtres.

Il y a en ostéopathie des chemins qui traversent des terrains plats et on les fait d’un pas rapide et léger, tandis que d’autres chemins, plus tortueux et escarpés, nous obligent à avoir un pas lent et fatigant.

«L’escalie de l’ostéopathie… est un bel escalier. Dès le départ, on ne sait pas où il vous emmène.

On peut partir à plusieurs mais aucun n’aura les mêmes marches devant lui.

Il est là et nous propose un pas de plus chaque jour. Ensuite le  long de l’ascension on ne sait toujours pas quelle sera la marche suivante, dans quelle direction et quel paysage elle montrera…»  Patrick Chêne (2)

          Les jeunes ostéopathes, les études finies, vont aller sur des sentiers tracés par leurs professeurs, mais avec le temps ils abandonneront les chemins connus et sûrs à la recherche d’autres plus en accord avec leur personnalité. Graham Bell conseillait: «ne marche pas sur le chemin tout tracé, car il te conduit seulement là où les autres sont allés». Beaucoup d’entre eux n’abandonneront pas les sentiers connus de l’orthopédie, c’est-à-dire, de la matière et la structure. Tandis qu’à d’autres, comme Abehsera, leur cœur va les guider sur les champs inconnus de l’intangible. Aucun de ces chemins n’est meilleur que l’autre . Aucun d’eux ne peut s’attribuer le mérite d’être le parcours du vrai sentier de l’ostéopathie, comme Patrick Chêne nous rappelle: «L’Ostéopathie n’existe pas, les ostéopathes eux existent».

Personnellement il m’a été très réconfortant de connaître, enfin, ce «rajeuni» voyageur des routes de l’ostéopathie. Un marcheur qui nous encourage à ouvrir et à parcourir nos propres routes.

         L’ostéopathie est un chemin qui nous rendra heureux si nous le faisons avec cœur…  avec cœur ou avec foie?


NOTE  DE  L’AUTEUR: Abehsera, expert cabaliste, joue avec «foie» et «foi», identiques phonétiquement.

BIBLIOGRAPHIE

1 - Castaneda, C. Las enseñanzas de Don Juan. Fondo de Cultura Económica. México. 4ª reimpresión. 1978.

2 - Chêne, P.  Editorial. Revue L´ostéo4pattes. Ed. Vetosteo. 2009; 12: 3.

3 - Ducoux, B. Yearbook story. Entretien avec Alain Abraham Abehsera, DO. MD. Académie d´Ostéopathie de France. AposStill. 2002; 11-12: 56-66.

4 - Huxley, A. Las puertas de la percepción. Edhasa. Barcelona. 1992.




POR LA RUTA 66 DE LA OSTEOPATÍA. EL CAMINO DE ALAIN ABEHSERA


Antonio Ruiz de Azúa Mercadal





Revue L’ostéo4pattes. Ed. Vetosteo. N°16. Mars 2010. France.


“Cualquier cosa es un camino entre cantidades de caminos. Por eso debes tener siempre presente que un camino es sólo un camino; si sientes que no deberías seguirlo, no debes seguir en él bajo ninguna condición. Para tener esa claridad debes llevar una vida disciplinada. Sólo entonces sabrás que un camino es nada más que un camino, y no hay afrenta ni para ti ni para los otros en dejarlo, si eso es lo que tu corazón te dice. Pero tu decisión de seguir en el camino o de dejarlo debe estar libre de miedo y de ambición. Te prevengo. Mira cada camino de cerca y con intención. Pruébalo tantas veces como consideres necesario. Luego hazte a ti mismo, y a ti solo, una pregunta. Es una pregunta que sólo se hace un hombre muy viejo. Mi benefactor me habló de ella una vez cuando yo era joven, y mi sangre era demasiado vigorosa para que yo la entendiera. Ahora sí la entiendo. Te diré cuál es: ¿tiene corazón este camino? Todos los caminos son lo mismo; no llevan a ninguna parte. Son caminos que van por el matorral. Puedo decir que en mi propia vida he recorrido caminos largos, largos, pero no estoy en ninguna parte. Ahora tiene sentido la pregunta de mi benefactor. ¿Tiene corazón este camino? Si tiene, el camino es bueno; si no, de nada sirve.  Ningún camino lleva a ninguna parte, pero uno tiene corazón y el otro no. Uno hace gozoso el viaje; mientras lo sigas, eres uno con él. El otro te hará maldecir tu vida. Uno te hace fuerte; el otro te debilita.” Castaneda (1)



          A mediados de los años 90 corría entre los osteópatas españoles una leyenda urbana sobre la existencia en Israel de un misterioso osteópata llamado Alain Abehsera. Según esta leyenda, Abehsera había desarrollado una nueva visión de la osteopatía en la que se trascendía el hecho de tocar al paciente. En aquella época esta noticia despertó en muchos osteópatas, entre los cuales me encontraba, el deseo de conocer algún día a tan misterioso personaje y sus nuevas propuestas.

           Abehsera ha sido un personaje clave en la construcción de puentes entre la osteopatía americana y la europea. En 1972 fue cofundador, profesor y alumno de la escuela de osteopatía ESO-Maidstone en donde se graduó en 1975 con el diploma nº 1 de dicha escuela. Posteriormente, en 1985, también se graduó en Medicina en París.

             Una de las primeras metas que se propuso alcanzar al finalizar sus estudios de osteopatía fue viajar a los Estados Unidos de América para entrevistarse con los autores de los Yearbooks de la Asociación Americana de Osteopatía. Algunos de ellos conocieron a Still y a Sutherland por lo que, debido a su avanzada edad, ese viaje no podía demorarse.

"Yo quería conocer a todo aquellos que me habían hecho soñar. Y sobre todo tocar o ver a los que habían conocido a Still. Esto era prioritario ya que se estaban muriendo y tenía necesidad de tocar la Tradición para recibirla y transmitirla." Abehsera (3)

            Como un moderno peregrino de los caminos de la osteopatía, Abehsera realizó entre 1975 y 1976 varios viajes al interior de Estados Unidos para entrevistarse con Perrin T. Wilson, Howard y Rebeca Lippincott, Beryl Arbuckle, William Johnston, Rollin Becker, Viola Frymann, John Upledger, Irvin Korr, Mitchell Jr., Laurence H. Jones, etc.

Estados Unidos es un país joven que carece de rutas iniciáticas como el camino de Santiago o el de La Meca. En su lugar los norteamericanos han creado  otras vías de peregrinación más acordes con sus valores y estilo de vida. La más famosa de ellas es la “Ruta 66”, también llamada “la calle principal de América” o "Mother Road". La “Ruta 66” se construyó en los años 30 del pasado siglo para unir las costas este y oeste de los Estados Unidos, atravesando el territorio en donde nació la osteopatía. Actualmente recorrer esta ruta, sobre todo si se hace sobre una Harley Davidson o en un Corvette, se ha convertido en un recorrido iniciático en donde las ermitas, catedrales y albergues de peregrinos han sido sustituidos por antiguas gasolineras, viejos cafés y moteles de carretera igualmente emblemáticos.

Gracias a sus entrevistas con los autores de los Yearbooks, Abehsera conoció de primera mano el genuino espíritu de los pioneros de la osteopatía, conocimiento que se propuso compartir con sus compañeros europeos. A partir de aquel momento, y gracias a su mediación, algunos de los más importantes osteópatas americanos del momento como Upledger, Jones, Mitchell y Korr empezaron a cruzar el Atlántico para impartir sus enseñanzas en Europa.

Finalmente, en el solsticio de verano de 2009, y gracias a Pau Dalmau y a sus compañeros de la Fundació Escola d´Osteopatia de Barcelona, mi deseo de conocer a Alain Abehsera se vió cumplido.

Abehsera inició el curso afirmando que había venido a Barcelona para mostrarnos el punto en el camino de la osteopatía donde actualmente se encontraba. Partió de Francia hacia Inglaterra para estudiar allí osteopatía, continuando su andadura por diversos países de Europa, Estados Unidos e Israel, regresando finalmente a Francia. Y fue en Francia, durante una grave enfermedad, cuando Abehsera finalmente se <<transformó>> en un auténtico osteópata, es decir, en un enfermo de los huesos. ¿Podría ser de otra forma? ¿Puede tener empatía con el enfermo y aliviar su sufrimiento quien nunca ha estado enfermo? ¿Puede conocer la profundidad de la osteopatía quien previamente no se ha <<transformado>> en un osteópata?

         No basta poseer un extenso conocimiento teórico y práctico del arte de la osteopatía para considerarse osteópata. Nuestra capacidad intelectual y técnica puede conducirnos a ser <<doctos>> y experimentados osteópatas, pero para alcanzar un saber más allá de la razón y llegar a <<transformarse>> en osteópatas se precisa pasar por la vivencia. La mitología griega cuenta que el centauro Quirón padecía terribles dolores a causa de una herida incurable de flecha. Quirón era el hijo de un dios, y por tanto un ser inmortal, condenado a sufrir eternamente. No resignándose ante su enfermedad, emprendió la búsqueda de un tratamiento para su herida, descubriendo así los secretos del arte de la medicina, que transmitió a su discípulo Esculapio, dios de la medicina.

       Así mismo, Still, desilusionado con la medicina de su época por no ser capaz de evitar la muerte de sus hijos tras una enfermedad infecciosa, inició la búsqueda de otras terapias, descubriendo el 22 de junio de 1874 la osteopatía.

       Finalmente, también fue su propia enfermedad la que impulsó a Abehsera a buscar un remedio, a su curación. Había recibido tratamientos físicos y químicos característicos de la medicina tradicional, basada en la materia, pero no obtuvieron la respuesta esperada. Por ello tomó la decisión de buscar por su cuenta un remedio en los campos de lo intangible, de lo inmaterial. Además Abehsera comprendió que la solución a su enfermedad no la encontraría en el  exterior de su “yo”, en el “otro”, sino en el interior de sí mismo. Como el personaje de la novela “El Alquimista” de Paulo Coelho, Abehsera había realizado viajes lejos de su hogar buscando tesoros enterrados en países lejanos para, finalmente, descubrir que dichos tesoros se hallaban bajo el suelo de su propio hogar.

Como piadoso creyente, Still creía en la bondad de Dios. Afirmaba que el Creador había depositado en el interior de todos los hombres los remedios necesarios para su curación. Gracias a la osteopatía se podían activar estos remedios, permitiendo la curación. Abehsera comprendió el mensaje de Still y emprendió la búsqueda de un método de autocuración en el que no fuera necesaria la ayuda externa para acceder a estos remedios.

          Abehsera descubrió que muchas estructuras corporales se presentan funcionalmente de forma dual. Por ejemplo, el hemisferio cerebral izquierdo estaba estrechamente relacionado con el derecho, el corazón con el hígado, etc. Las relaciones entre el corazón y el hígado seguían leyes parecidas a las del rey y la reina en una partida de ajedrez; cuando estas leyes se quebrantaban se producía la enfermedad. En este caso la función del osteópata sería la de restablecer las leyes para conseguir de nuevo la armonía. El arte de relacionar el rey y la reina, de forma parecida al proceso alquímico, produce el rejuvenecimiento. Como afirma Abehsera “hemos de buscar en el tratamiento la elegancia y la nobleza”.

Pero, ¿cómo se realiza un tratamiento osteopático? Según Abehsera, antes de sanar los tejidos de sus pacientes, el osteópata debe rejuvenecer sus tejidos corporales mediante un proceso de autocuración. Como afirmaba Aldoux Huxley: "Existe al menos un rincón del universo que con toda seguridad puedes mejorar, y eres tú mismo." (4)

           Abehsera y su colaborador, Michael, propusieron a los asistentes del seminario un método de 15 puntos destinado a mejorar la autoconsciencia corporal y el equilibrio interno. De forma deliberada, el orden de ejecución de esta lista no estaba establecido, por lo que cada uno podía realizarlo de forma caótica, sin seguir un orden. Según la “Teoría del Caos”, los acontecimientos que siguen patrones caóticos son los más flexibles, pudiéndose adaptar a todas las circunstancias que se presenten, ya que albergan en su interior todas las combinaciones posibles. Por ejemplo, gracias a los patrones caóticos ha sido posible la vida en la Tierra ya que los seres vivos muy especializados, cuyas funciones estaban establecidas de forma rígida, no pudieron adaptarse a los cambios de su entorno y desaparecieron. Como sucede de forma recurrente, no sería extraño que muchos conceptos académicos, rígidos y dogmáticos de la osteopatía actual no puedan resistir el empuje de las nuevas ideas, aparentemente más caóticas, y sean olvidados.

Las nuevas propuestas de Abehsera despertaron entre los asistentes al seminario opiniones encontradas. Mientras unos se mostraron abiertos y esperanzados ante sus palabras, otros las cuestionaron. Pero nadie quedó indiferente. La capacidad de despertar emociones y generar debates entre sus alumnos son cualidades de los buenos maestros.

En osteopatía existen caminos que atraviesan terrenos llanos por los cuales el caminante transita con paso rápido y ligero, mientras que otros, más tortuosos y empinados, obligan a un paso lento y fatigoso.

           "La escalera de la osteopatía es una bella escalera. Desde su inicio no sabemos a donde nos llevará.
            Podemos empezar a recorrerla junto con otros compañeros aunque ninguno realicemos su recorrido con el mismo paso.
            Ella está allí proponiéndonos un nuevo paso cada día sin que sepamos, a lo largo de su ascenso, cual será el siguiente paso, su dirección y qué paisaje nos mostrará."   Patrick Chêne (2)

Al finalizar sus estudios, los jóvenes osteópatas discurren por sendas trazadas por sus profesores, pero con el tiempo irán abandonando los caminos conocidos y seguros en busca de otros más acordes con su personalidad. Graham Bell aconsejaba: "nunca andes por el camino trazado, pues él te conduce únicamente hacia donde los otros fueron". Muchos de ellos no abandonarán las conocidas sendas de la ortopedia, es decir, de la materia y de la estructura. Mientras que a otros, como Abehsera, su corazón les guiará por los desconocidos campos de lo intangible. Ninguno de estos caminos es mejor que el otro. Ninguno de ellos puede atribuirse el mérito de discurrir por la auténtica senda de la osteopatía ya que, como nos recuerda Patrick Chêne, ”no existe la osteopatía, existen los osteópatas.”

Personalmente ha sido reconfortante conocer, por fin, a este “rejuvenecido” viajero de las rutas de la osteopatía. Un caminante que nos anima a descubrir y recorrer nuestras propias rutas.

La osteopatía es un camino que nos hará felices si lo recorremos con corazón...  ¿con corazón o con hígado?

NOTA DEL AUTOR: Abehsera, como experto cabalista, juega con las palabras francesas ”foie” (hígado) y “foi” (fe), idénticas fonéticamente.


BIBLIOGRAFIA

1 - Castaneda, C. Las enseñanzas de Don Juan. Fondo de cultura económica. México. 4ª reimpresión. 1978.

2 - Chêne, P.  Editorial. Revue L´ostéo4pattes. Ed. Vetosteo. 2009; 12: 3.

3 - Ducoux, B. Yearbook story. Entretien avec Alain Abraham Abehsera, DO. MD. Académie d´Ostéopathie de France. AposStill. 2002; 11-12: 56-66.

4 - Huxley, A. Las puertas de la percepción. Edhasa. Barcelona. 1992.




MYÉLOPATHIE APRÈS MANIPULATION SANS ANOMALIE RADIOLOGIQUE


Antonio Ruiz de Azúa  Mercadal

 
 

 




Revue L’ostéo4pattes. Ed. Vetosteo. N° 13. Juin 2009. France.

Traduit de l´espagnol par Patrick Chêne.
 

SOMMAIRE

La médecine orthopédique est fondée sur des modèles mécanistes antiques qui n’ont pas pu expliquer l’étiologie de 90% des douleurs chroniques de dos. Les études publiées dans les quinze dernières années montrent que beaucoup des lésions des articulations vertébrales diagnostiquées radiologiquement sont insignifiantes et ne sont pas reliées avec ces douleurs. Pour cette raison les protocoles médicaux actuels recommandent de ne pas faire en routine de diagnostics radiologiques aux patients qui souffrent de douleur chronique du dos. Ainsi nous pourrions éviter des interventions articulaires inutiles. D’autres part, dans certains cas, les manipulations vertébrales peuvent produire des myélopathies et autres lésions neurologiques dont la physiopathologie suit les modèles articulaires. Beaucoup de ces lésions passent inaperçues ou se diagnostiquent beaucoup de temps après la manipulation. Pour cette raison on ne les relie pas à celles ci. Dans cet article il est exposé la nécessité d’incorporer le système nerveux dans les nouveaux modèles biomécaniques.
 

LA NÉCESSITÉ DE FORMULER DE NOUVEAUX MODÈLES BIOMÉCANIQUES

La plupart d’entre nous, cela nous devons le reconnaître, adorons nos propres hypothèses, et, comme je l’ai exposé antérieurement, lancer par dessus bord notre hypothèse de prédilection est un exercice de gymnastique, pénible sans aucun doute, mais rajeunissant et salutaire, d’une certain façon cela a le gout d’une course matinale” Konrad Lorenz (26).

Selon la théorie générale des systèmes, le corps humain est un système biologique ouvert qui échange de la matière et de l’énergie avec l’environnement. La plus grande partie de l’énergie qui s’incorpore dans ce système (input) est employée au maintien de ses processus physiologiques (throughput), Alors qu’une petite partie de cette quantité sera dévolue de nouveau pour l’extérieur (output) sans être utilisée.

L’impulsion, le trhust dans une manipulation vertébrale introduit de l’énergie cinétique dans le corps du patient avec l’intention de corriger une dysfonction articulaire. Si les matériaux qui composent les structures du dos étaient complètement élastiques, le trhrust mobiliserait la vertèbre en rendant toute l’énergie cinétique à l’extérieur, sans plus de répercussions. Mais les matériaux biologiques sont viscoélastiques et une partie de cette énergie reste retenue, déformant les tissus les plus fragiles.

La médecine orthopédique reste fondée sur des modèles anciens qui apportent une vision mécaniste de la physiopathologie des lésions dorsales. Il a toujours été donné une importance transcendante au squelette parce qu’il est la partie du squelette qui perdure le plus après la mort. A cela, il convient d’ajouter que les os et les articulations sont les éléments les plus facilement visibles sur les radiographies. Ces dernières étant les éléments de preuves les plus utilisées pour le diagnostic médical en orthopédie.

Pour la médecine orthopédique la colonne vertébrale est l’axe à partir duquel s’organise le dos, pour cette raison les traitements sont orientés vers le rétablissement de la fonction articulaire vertébrale. mais dans la pratique, cette vision mécaniste du corps humain n’explique pas l’origine de 90% des lombalgies chroniques qui restent alors "idiopathiques", d’origine inconnue (27). D’après Kovacs (25), les études publiées dans les 15 dernières années ont démontré que beaucoup des lésions vertébrales observées radiologiquement sont insignifiantes et sans corrélations avec la douleur du dos ressentie.

C’est ainsi que l’on rencontre des images radiologiques d’arthrose chez les patients de plus de 30 ans et qui pourtant n’ont pas de douleur de dos (51), Ce qui démontre que ce n’est pas toujours l’arthrose qui est la cause d’une douleur articulaire.

Berlinson (3) a réalisé une enquête chez 42 spécialistes de médecine manuelle avec la question suivante : Est-il intéressant ou nécessaire de réaliser systématiquement des radiographies avant de pratiquer une manipulation vertébrale? Les résultats de l’enquête révèlent que 43 % des médecins Français ne réalisent pas de façon systématique. Il ont davantage confiance dans le résultat de l’examen clinique et de la palpation. Pour beaucoup d’entre eux les images radiologiques ne donnent pas un diagnostic. De plus le risque vasculaire et radiologique imputable à la manipulation est imprévisible malgré l’examen de la radiologie. Les médecins enquêtés pensent que les radiographies systématiques irradient les patients et sont d’un coup économique inopportun, mais s’ils les réalisent c’est fréquemment pour la seule et unique raison médico-légale.

Pour les mêmes raisons que les spécialistes de médecine manuelles ne demandent pas systématiquement de radiologies avant manipulation l’ " American College of Physicians y la American Pain Society (15) " recommande dans ces protocoles de ne pas pratiquer de radiographies, TAC ou RMN en routine aux patients atteints de lomblagies chroniques non spécifiques.

Selon ces associations, ces examens soumettent les patients à des radiations inutiles et leur résultats conduisent parfois à pratiquer des actes chirurgicaux non indiqués. Le seul motif qui justifie la réalisation d’examens radiographiques est la suspicion de fractures vertébrales.

Si les dysfonctions articulaires visibles aux examens complémentaires ne sont pas la cause de 90% des douleurs chroniques du dos, quelles en sont les origines? De nombreuses causes peuvent être impliquées mais dans cet article nous ne nous référerons qu’à celles produites par augmentation de la tension mécanique du système nerveux (SN). L’existence de pathologies médullaires sans lésions articulaires nous oblige à nous questionner sur la validité des modèles orthopédiques actuels centrés sur l’articulation et à proposer de nouveaux modèles qui prennent en copte d’autres tissus comme le système nerveux.

 
MYÉLOPATHIES CONSÉCUTIVES À DES MANIPULATIONS

Parmi les complications imputables aux manipulations vertébrales on remarque, par leur singularité, les myélopathies postraumatiques non accompagnées de lésions osseuses, discales, articulaires, ou ligamentaires qui, losqu’elles existent ne nous permettent pas de comprendre leur processus physiopathologique.

Un exemple de ces myélopathies suite à manipulation est celle décrite par Morandi (29). Cet auteur reporte le cas d’une patiente qui soufrait d’une paraplégie aiguë des membres inférieurs huit heures après une manipulation lombaire pratiquée par un médecin. la première RMN (résonance magnétique nucléaire)réalisée dans le service des urgences releva l’existence d’un œdème du cône médullaire, sans lésion articulaire ni discale. Dix mois plus tard l’œdème avait évolué en atrophie médullaire lombaire.


 
Image IRM en pondération T2 réalisée le jour de l’admission montrant un hypersignal du cône médullaire (Morandi)

   




 Image IRM en pondération T2 réalisée 10 mois plus tard montrant un cordon médullaire atrophié et hyperintense. (Morandi) 
 


Un autre exemple de ce type de myélopathie suite à manipulation est décrite par Chung (16). Il y est question d’un homme de 46 ans avec des antécédents de paralysie de la VIième paire de nerfs crâniens et d’une névrite rétrobulbaire, qui après avoir subi une manipulation par un "bonesetter" Chinois souffrait d’une tétraplégie subite avec difficulté respiratoire. L’examen de RMN exécuté en urgence revela un oedème médullaire au niveau de C1-C2 avec absence d’altérations articulaires ou discales. Cinq jours après près le traitement pharmacologique le patient pu de nouveau marcher. L’amélioration fut progressive jusqu’à l’apparition, huit mois après la manipulation d’une diplopie subite. La RMN pratiquée à cette occasion révéla que l’œdème cervical avait évolué en une syringomyélie cervicale.





RMN exécuté en urgence. Oedème médullaire au niveau de C1-C2 avec absence d’altérations articulaires ou discales (Chung)


 
RMN huit mois après la manipulation. Syringomyélie cervicale (Chung)


Finalement Chêne a publié divers articles (11) (14) avec plusieurs cas cliniques qui démontrent que des manipulations vertébrales locales peuvent occasionner des lésions dans le système nerveux à distance des zones manipulées. Ainsi Chêne manipula la 4ª vértebre caudale d’un chiot qui avait la queue angulée à 90° mais 48 heures après la rectification de la queue le chiot commença une paralysie musculaire progressive et un enfoncement des yeux dans les orbites.


NEUROBIOMECANIQUE 

Mais, en quelle façon des manipulations vertébrales de peu d’amplitude et de peu d’intensité peuvent affecter la moelle et le cerveau laissant indemne les structures qui les protègent. Dans les trois cas cités, il ne s’est pas produit de lésions articulaires vertébrales, ce qui exclut la force exercée sur ces dernières comme facteur étiologique des lésions médullaires. Mais comme il s’est produit des lésions neurologiques, il est nécessaire de comprendre aussi la biomécanique du Système nerveux (NeuroBiomécanique).

Pour l’étude des dysfonctions neurobiomécaniques nous avons recourt aux investigations en laboratoire et à l’étude comparée des maladies neurologiques qui présentent une tension médullaire élevée.

Toutes les structures anatomiques des vertèbres interagissent comme si elles étaient les maillons d’une chaîne de transmission des forces. Il est difficile de distinguer les propriétés de chacun de ses maillons séparément puisqu’ils agissent à l’unisson, dépendants qu’ils sont les uns des autres. Ainsi, la peau, les fascias, les chaînes musculaires, les tendons, les méninges, la moelle épinière et les autres composants du dos restent en permanence en état de tension-compression (tenségrité, répercutant la force exercée sur les d’eux à tous les autres.

La moelle épinière, un de ses maillons, possède en elle même une tension interne qui apparait pendant la croissance:depuis la période embryonnaire jusqu’à l’adolescence. Il faut se souvenir que la myélinisation du cerveau humain n’est pas finie avant l’âge de 15 ans (41).

La lente croissance de l’axe neuronal (cerveau et moelle épinière)par rapport à celle plus rapide du neurorachis qui la contient (méninges, vertèbres, ligaments, fascias, etc..) entraîne la moelle dans le sens crânial (ascension apparente de la moelle épinière).

C’est ainsi que l’on rencontre le cône médullaire.

- sur l’homme adulte à hauteur de L1

- chez le porc en regard de L5 ou L6

- chez les ruminants à hauteur de L6

- chez le chien en L6 ou L7

- chez le cheval au niveau de S1-S2

- et chez le chat entre L6 et L3

La raison de ces différences de localisation du cône médullaire chez ces différents animaux est inconnue. Sans doute est elle due à une adaptation évolutive de la moelle épinière aux mouvements de la colonne pendant la marche pour chacune de ces espèces.

Les traités classiques d’anatomie présentent une vision statique de l’homme avec la moelle épinière et le filum terminal centrés dans le canal vertébral, épousant parfaitement ses courbes.

Mais cette vision idéalisée de l’anatomie humaine ne correspond pas à la réalité, car l’anatomie est assujettie au mouvement. Par exemple, la longueur du canal vertébral subit des variations de 5 à 9 cm selon que la colonne est en extension ou en flexion (10), cette variation est plus évidente en zone dorsale (de 23 % à 30%) qu’en zone ventrale (de 6,5 à 13 %) (1).

Mais, quelle importance peut avoir la variation de la longueur du canl vertébral avec le mouvement? La conséquence de cette augmentation de longueur du canal vertébral provoque une traction médullaire sans que la moelle logée à l’intérieur augmente de longueur en conséquence (5). Les termes tension médullaire et FTM (force de traction médullaire) sont deux façons de nommer l’effort mécanique intrinsèque auquel est soumise la moelle épinière (40).

Pour amortir les excès de tension la moelle a besoin d’autres structures plus élastiques comme les ligaments alaires et le filum terminale (5) (44). Un moelle dont le filum a perdu son élasticité est une moelle fragile (20). Le filum est si élastique que lors de sa section chirurgicale in vivo il se rétracte instantanément.(38).

Lors d’une flexion du cou à cause de son ancrage sur le grand trou de l’occipital, la moelle est tractée dans le sens céphalique et s’allonge de 10 % (50).

        Les axones de neurones, les racines nerveuses et les vaisseaux sanguins sont plus large et parfois enroulés ou pliés sur eux mêmes ce qui évite que la FTM générée par la flexion ne se transmette intégralement à ces structures (5)(6). L’élongation des vaisseaux sanguins produite durant la flexion réduit le diamètre des artères qui irriguent la moelle (5). En condition normales, la flexion est de faible durée, pour cette raison, l’ischémie est transitoire et ses répercussions passent inaperçues (23), ce qui n’est pas le cas si la flexion est forcée et maintenue un laps de temps plus long. Lors d’une étude réalisée sur des athlètes par Torg (46), la flexion forcée de la colonne vertébrale a produit une neuropraxien transitoire sur 32 d’entre eux.

La gravité de la neuropraxie varie en symptômes d’un simple engourdissement à une tétraplégie transitoire. Sur certains de ces sportifs les symptômes dus à la neuropraxie ont persisté jusqu’à 48 heures. Selon Torg, les anomalies du canal vertébral favorisent l’apparition de ces neuropraxies.

Silver (42) a décrit le cas d’une patiente qui présenta une paraplegie suite à une flexion cervicale forcée et maintenue en position le temps d’une intervention chirurgicale sur la trachée. L’augmentation prolongée de FTM produisit une ischémie médullaire de longue durée qui ne put être récupérée.

Une augmentation de la FTM peut se manifester dans n’importe quelle zone de la moelle sans suivre une cartographie définie. Ceci pourrait expliquer que la flexion cervicale puisse provoquer une douleur en zone lombo sacrée et que la bascule du bassin qui se met en place en levant une jambe puisse produire une cervicalgie (10). Dans les deux cas, l’augmentation de la FTM tracte les racines nerveuses à distance, déclenchant la douleur.

Pou Breig (7) certaines douleurs se produisent par augmentation de la traction sur les structures anatomiques du système nerveux et non par la compression directe sur les nerfs.

Selon Chêne (13) (14), il est possible de palper des tensions caractéristiques sur le dos des animaux qui présentent une FTM élevée. Ces tensions sont-elles produites par la traction sur les racines nerveuses ? Royo (38) a observé durant ces interventions chirurgicales que les patients ayant une FTM élevée ont les nerfs de la queue de cheval relâchée tandis que le filum terminale reste très tendu. En conséquence, l’origine de la tension musculaire dans les maldies neurologiques avec FTM élevée doit sûrement être attribuée à l’irritation neuronale produite par l’ischémie medullaire et non à une traction exercée sur les racines nerveuses.

Pour Garceau (22) y Royo (36) (37) (38) Les courbures de la cyphose, de la lordose et de la scoliose idiopathique racourcissent la longueur du canal vertébral pour se rapprocher de la longueur de la moelle épinière.

Dans la scoliose la moelle parcours en ligne droite un parcours excentrique proche du bord concave des courbes du canal vertébral(33).

En réalisant une RMN, et dans le but de soulager une douleur, on a l’habitude de disposer des coussins sous certaines zones du corps du patient. Or, ces coussins font basculer la tête et le pelvis, augmentent la longueur du canal vertébral et tendent la moelle épinière. Les résultats de myélographie in vivo sur des chiens anesthésiés publiées par Chêne (12) coïncident avec les observations sur cadavre de Breig (7), en ceci que le cône médullaire monte ou descend à l’intérieur du canal vertébral selon le degré de flexion ou d’extension du rachis. La présence sur une RMN d’un cône médullaire bas et d’une moelle linéairement droite ne sont valable pour le diagnostic que si l’on connait la position du patient pendant l’examen.


PHYSIOPATHOLOGIE DES MYÉLOPATHIES POST-TRAUMATIQUES

Les manipulations vertébrales peuvent léser la moelle. Le premier signal de traumatisme médullaire est l’apparition d’un oedème systémique médullaire. Après un certain temps,si l’œdème ne se résout pas spontanément ou à l’aide de médications, l’étape suivante est la nécrose médullaire et ensuite la cavitation syringomyélique (9) (19). ce sont 25 % des myélopathies post traumatiques qui se developpent en cavité syringomyélique dans une période de temps comprise entre quelques semaines et quelques années (jusqu’à plus de 30), dont 10 % sont asymptomatiques (9).

Il existe des facteurs prédisposants à une affection médullaire à une affection médullaire après un traumatisme du rachis. Comme les manipulations peuvent être vues comme des traumatismes, nous allons maintenant examiner ces facteurs :

a) Compression de la moelle épinière

Selon Fujita (21), une moelle dont la FTM est élevée est plus susceptible de se léser quand elle est soumise à une compression latérale. Pour Royo (36), sur les patients dont la FTM est élevée les compressions répétées de la moelle contre les parois osseuses du canl vertébral lors des mouvements du rachis aggravent de façon progressive l’ischémie médullaire.

Dans les myélopathies que nous avons présentées, les radiographies et les RMN écartent les hypothèses de luxation vertébrale, frature osseuses, protrusions, hernies discales, hématmes et autres causes de compressions médullaires.

b) Accident ischémique vasculaire

De nombreuses myélopathies postraumatiques sont produites par embolies qui interrompent de façon brusque l’irrigation médullaire. Naiman (30) cite le cas d’une adolescente qui mourut trois heures après un trauma sur le coccyx. L’autopsie de la jeune fille révéla un infarctus dans le tronc cérébral et dans la moelle provoqué par un embolisme de matériel discal. L’existence d’embolie de matériel fibrocartilagineux a été reconnue trente trois fois dans la littérature médicale (47). Morandi (29), attribue l’origine de l’ischémie du cône médullaire de sa patiente à une embolie fibrocartilagineuse. En réalité une telle hypothèse ne peut être prouvée car le diagnostic de certitude se fait postmortem via un examen histologique lequel ne fut pas réalisé, la patiente ayant survécu.

c) Traction et Torsion de la Moelle Epinière

Une autre cause possible d’ischémie médullaire d’origine traumatique est l’augmentation brusque de la valeur de la FTM. Il faut faire une distinction entre les augmentations transitoires durant les mouvements du rachis et la FTM en permanence élevée de certaines maladies neurologiques.

Comme il a déjà été mentionné antérieurement, la flexion du rachis augmente la longueur du canal vertébral ce qui accroit de façon transitoire la FTM. Sur l’individu sain, cela passe tout a fait inaperçu mais pas chez les patients présentant une FTM élevée. Chez ces derniers, une augmentation de la FTM (lors de la flexion) détériore encore plus une circulation médullaire déjà altérée. Yamada (48) (49), par des expériences sur des chats démontre que des tractions médullaires directes de 2 grammes produisent une ischémie des neurones du cône, tandis que des tractions de 5 grammes provoquent leur nécrose. Fujita (21) a aussi soumis la moelle épinière de divers chiens à des tractions progressives et montré grâce à la mesure des potentiels évoqués une progressive détérioration du fonctionnement médullaire avec une tension croissante.

Un ligament sacro coccygien tendu (de manière traumatique ou constitutionnelle) peut restreindre les capacités d’adaptation de la neurobiomécanique centrale ou périphérique. "With the filum terminale and the piamater restricted at the sacrococcygeal area, there is limitation of functioning within the central nervous system... We can go a step farther and find restriction of the filum terminale of the piamater which surrounds the spinal cord itself and finds its attachment in the coccygeal area. There will be limitation of the normal upward movement of the spinal cord and its perpheral nerve structures during inhalation and downward descent during exhalation.” Becker (2).

Un traumatisme local dans la zone sacro coccygienne peut augmenter la tension dans toute la moelle. Dans le cas du chiot décrit par Chêne (12) la manipulation du de la queue du chien tendit le ligament sacro-coccygien et le filum terminale faisant apparaître des effets à distance. Comme l’affirmait Still (43), une lésion locale peut exprimer sa clinique à l’extrémité opposée du corps :

"If your foot stepped on a cat’s tail, you would hear the noise at the other end of the cat, wouldn’t you?"
 
"Lorsqu’on marche sur la queue d’un chat c’est par l’autre extrémité qu’il miaule.”

Avant de pratiquer une manipulation vertébrale le thérapeute localise la zone de dysfonction articulaire et moyennant des mouvements de flexion/extension, rotation et latéralisation du dos du patient, afin de le placer dans une position qui facilite la manipulation. Ensuite, il met en tension la zone visée (phase de mise en tension)et il réalise une manipulation avec un mouvement rapide et de faible amplitude. La flexion et la rotation de la colonne vertébrale, par elles mêmes, produisent une ischémie transitoire par réduction du diamètre médullaire (5). Mais, si ces mouvements (flexion et rotation) se réalisent de façon combinée et s’ajoutent à une tension préexistante les effets ischémiques s’additionnent et se potentialisent. 

Ni Morandi ni Chung n’étaient présents lors de la manipulation de leurs patients respectifs et, pour cette raison,ne peuvent nous apporter aucune information à propos de leur position au moment de la manipulation. Selon le récit du patient de Chung, le "bonesetter" le plaça en décubitus dorsal et tourna la tête de façon violente dans les deux sens. Le patient que décrit Morandi avait des antécédents de lombalgies et sur les RMN la moelle parcourait en ligne droite le canal vertébral. Ce patient avait-il une FTM élevée susceptible de déclencher une myélopathie après la manipulation?

d) Malformations congénitales

Sous le nom de status disraphicus se regroupent une série de maladies congénitales humaines qui possèdent une FTM élevée (8). Royo (36) (37) (38), se basant sur les études de Roth (34) (35), attribue l’origine de cette dernière à la traction qu’exerce le filum terminale sur le cône médullaire.Un cas extrême parmi ces maladies es le syndrôme du filum terminal "ancré" (Tethered spinal cord). La clinique de ce syndrôme est un tableau progressif d’altérations motrices et sensitives aux extrémités inférieures, douleur de dos et incontinenece urinaire. Le filum terminale de ces patients est court et peu élastique, ce qui empêche l’amortissement des variations de la FTM. Dans ce cas le meilleur traitement est chirurgical et consiste en la résection du filum terminale.

Comme mentionné précédemment, le développement du corps humain est lent, alors que les petits de certaines espèces animales clui-ci est si rapide qu’ils peuvent double ou tripler leur poids et leur longueur en quelques mois. Selon Chêne (11) (12), cette croissance rapide pourrait être responsable de certaines maladies comme l’ataxie cérébrospinale (syndrome de wobbler), des crises épileptiformes, quelques hydrocéphalies,instabilité atlanto occipitale, déformations des courbures vertébrales (cyphose, lordose et attitudes scoliotiques).

e) Alterations de l’élasticité

Les tissus biologiques ont un comportement viscoélastique quand ils sont soumis à une traction. La moelle est d’origine ectodermique, elle est pauvre en éléments élastiques et se comporte comme un matériel viscoélastique (4) (18). Au contraire, le filum terminale et le ligament sacrococcygien sont d’origine mésodermique, riches en fibres élastiques et pour cette raison possèdent une grande élasticité. Tani (44) a démontré que quand le filum terminale du chat est soumis à des "petites" tractions, il revient à sa longueur initiale de manière élastique quand la traction cesse , alors que si la traction est si intense qu’elle fait descendre le cône médullaire, le filum se comporte de manière viscoélastique et reste déformé de manière permanente.

N’importe quelle modification de la composition d’un tissu biologique altère ses propriétés élastiques. La sclérose en plaques ("esclerosis múltiple") se caractérise par une inflammation chronique, de la démyélinisation et un phénomène de cicatrisation du SNC. Kewalramani (24) a décrit des myélopathies après une manipulation chez des patients ayant une scérose en plaques. Par les antécédents neurologiques de son patient, Chung (16) suspectait que celui ci souffrait de sclérose en plaques. Est-ce que son affection fût un facteur déterminant dans le déroulement de la myélopathie?

f) Adherences de l’axe neuronal au neurorachis

De nombreuses interventions chirurgicales sur la colonne vertébrale peuvent laisser des adhérences entre les parois osseuses vertébrales et crâniales, les méninges, le cerveau et la moelle épinière (32). Ces adhérences rendent difficiles le mouvement de l’axe neuronal à l’intérieur du canal vertébral, augmentant la FTM durant les mouvements de flexion du rachis.Pour cette raison, on conseille aux patients qui ont subi une opération du rachisde ne réaliser que des mouvements modérés du dos durant les exercices de réhabilitation(10). Les antécédents du patient de chung pourraient avoir été une arachnoïdite créant des adhérences entre les méninges et les parois osseuses du crâne. Ces adhérences ont-elles pu contribuer à la fragilité de ce patient?

g) Complications chirurgicales

Les meilleures observations des effets de l’augmentation de FTM ont été, sans aucun doute, celles faites lors des rectifications chirurgicales des scolioses au moyen des barres de harrington. Car lors de la scoliose idiopathique il y a un syndrôme de FTM élevée (28) (36) (37) (38). Comme décrit antérieurement, la moelle épinière des patients ayant une scoliose parcourt un chemin excentrique à l’intérieur du canal vertébral (33). La rectification forcée des courbes au moyen des barres de Harrington augmente la longueur du canal vertébral, allongeant brusquement la moelle épinière. Cette élongation se traduit par une augmentation brusque de la FTM avec le risuqe d’ischémie et de nécrose médullaire.
 
 
 
Barres de Harrington
 

Il a ainsi été décrit des cas de tétraplégie poschirurgicale, ou de décès, après la mise en place de ces barres sur des patients scoliotiques. Actuelement les neurochirurgiens écartent de leur patients les malades présentant une FTM élevée ( Arnold Chiari, disrafismos, fixations médullaires basses, malformations vertébrales, syringomyélie, etc.) anvant d’intervenir sur une scoliose.

h) SCIWORA de l’adulte

Pang et Wilberg (31) ont décrit une variété de myélopathie posttraumatiques dans lesquelles on ne peut pas observer d’altération articulaires dans les examens radiologiques. Ils ont appelé ces myélopathies :  spinal cord injury without radiological abnormality (SCIWORA).

La symptomatologie de la SCIWORA se manifeste après l’accident dans une période qui va de 30 minutes à 4 jours. Les SCIWORA sont plus fréquentes chez les adultes que chez les enfants. Chez ces derniers, elles ne constituent que 12% des myélopathies post traumatiques (45). Dans beaucoup de cas les SCIWORA de l’adulte passent inaperçues(45). La colonne vertébrale de l’enfant n’est pas entièrement calcifiée, elle est plus élastique et doit pouvoir supporter plus facilement les traumatismes. Dans les myélopathies après manipulations décrites dans cet article nous n’observons pas non plus de lésions articulaires pour cette raison, nous devrions les classer dans le groupe des SCIWORA de l’adulte.


CONCLUSIONS

Des faits exposés dans cet article nous pouvons extraire les conclusions suivantes

1º Une moelle en tension est une moelle fragile qui peut se léser à la faveur des mouvements du rachis.

2º L’ensemble constitué par:

- le cerveau

- la moelle épinière

- le filum terminale

- le ligament sacro coccygien.

Les méninges possède une tension propre qui participe à la ternségrité globale du dos. Ceci explique que les effets d’une manipulation vertébrale sur le coccyx de l’homme ou la queue d’un animale puisse avoir des effets à distance, parfois très éloignés.

3º La position forcée d’un patient durant une manipulation vertébrale augmente la FTM. Chez les patients qui constitutionnellement possède une FTM élevée, la manipulation doit être considérée comme un facteur de risque.

4º Le fait de ne voir décrit qu’un petit nombre de cas de myélopathies après manipulations doit être attribué au fait que de nombreuse myélopathies post traumatiques sont asymptomatiques ou comme c’est le cas pour la syringomyélie que leur conséquences ne se manifestent que plusieurs mois ou années après le traumatisme.

Pour ces raisons, il est à déconseiller de pratiquer des manipulations vertébrales (incluses celles du coccyx)sur des patients qui présentent des maladies neurologiques, des canaux vertébraux étroits, des cyphose et lordoses prononcées, des scolioses idiopathiques, coccygodinie non traumatiques ou ayant des antécédents d’opération chirurgicales du dos. Dans tous ces cas et des qu’il y a doute il est préférable de réaliser d’autres traitements ostéopathiques dont les mouvements n’excèdent pas en amplitude et en vélocité ce que le patient réalise normalement dans sa vie quotidienne.

Beaucoup des complications des manipulations vertébrales auraient sûrement pu être évitée si l’on avait pris en compte les écrits de (17) :

“Encore une fois, il est évident que la vertèbre dite “en lesión” n´est pas la cause de la condition traumatique ou pathologique : elle en est la victime.”

Les traitements ostéopathiques devraient s’orienter à traiter les causes responsables de la dysfonction articulaire et non la dysfonction qui en est la conséquence (la victime).

Selon Berlinson (3), en médecine manuelle on pratique davantage de techniques sur des tissus mous que de techniques articulaires avec impulsion.

Grâce à l’introduction en ostéopathie de concepts de neurobiomécanique et de tenségrité, progressivement on substitue aux antiques paradigmes structuraux des paradigmes nouveaux incluant les tissus mous et parmi ces derniers le tissu nerveux.
 

BIBLIOGRAPHIE

1 - Babin, E. Capesius, P. Etude radiologique des dimensions du canal rachidien cervical et de leurs variations au cours des epreuves fontionelles . Annals of Radiology 19 : 457-462. 1976.

2 - Becker, R. Whiplash injury. Year book 1964. 91-104.

3 - Berlinson, G . Radios systématiques ou non : Recommandations classiques en Médecine Manuelle. Revue de médecine vertébrale. 2003, no 11, pp. 21-22.

4 - Bilston, L. Thibault, L. The mechanical properties of the human cervical spinal cord in vitro. Annals of biomedical engineering. 1996, vol. 24, no1, pp. 67-74.

5 - Breig, A. Adverse mechanical tension in the central nervous system. Almqvist & Wiksell, Stockholm. 1978.

6 - Breig, A. Marions O. Biomechanics of the lumbosacral nerve roots. Acta Radiol. 1963.

7 - Breig, A. Oberstretching of and circumscribed pathological tension in the spinal cord : a basic cause of symptoms on cord disorders. J Biomec 1970 ; 3 : 7-9.

8 - Bremer, FW. Llinische untersuchungen zur actiologie der syringomyelie der status dysraphicus. Deutsch Z Nervenheilk (Gimeno A 1973), 1926 ; 95 : 1.

9 - Brodbelt, A. Stoodley, M. Post-traumatic syringomyelia : a review. J Clin Neurosci 2003 ;10:401-8.

10 - Butler, D. Movilización del sistema nervioso. Editorial Paidotribo. Barcelona. 2002.

11 - Chêne, P. Pathologies de la dure-mère. Revue L’ostéo4pattes. N°3. 2007. pp. 23-25. Ed. Vetosteo.

12 - Chêne, P. Force de traction Médullaire. Anatomie. Revue L’ostéo4pattes. N°9. 2008. pp. 16-21. Ed. Vetosteo.

13 - Chêne, P. Force de traction Médullaire. Le cheval. (partie 2). Revue L’ostéo4pattes. N°10. 2008. pp. 18-23. Ed. Vetosteo.

14 - Chêne, P. Force de traction Médullaire. Les carnivores (partie 3). Revue L’ostéo4pattes. N°11. 2008. pp. 22-25. Ed. Vetosteo.

15 - Chou, R. Snow, V. Casey, D. Cross, J. Shekelle, P. Owens, D. Diagnosis and Treatment of Low Back Pain : A Joint Clinical Practice Guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society. Ann Intern Med. 2007 ; 147:478-491.

16 - Chung, OM. MRI confirmed cervical cord injury caused by spinal manipulation in a Chinese patient. Spinal Cord. 2002 ; 40:196 -9.

17 - Duval, J. A. Techniques Ostéopthiques d´Équilibre et d´Échanges Reciproques. Ed. Sully. Vannes Cedex. 2004.

18 - Fiford, R. Bilston, L. The mechanical properties of rat spinal cord in vitro Journal of Biomechanics, Volume 38, Issue 7, Pages 1509-1515.

19 - Fischbein, N. Dillon, W. Cobbs, C. Weinstein, P. The “presyrinx” state : a reversible myelopathic condition that may precede syringomyelia. Am J Neuroradiol 1999 ; 20 : 7-20.

20 - Fontes, R. B. V. Saad, F. ; Soares, M. S. de Oliveira, F. Pinto, F. C. G. Ultrastructural study of the filum terminale and its elastic fibers. Neurosurgery. May 2006. 58 (5) : 978-984.

21 - Fujita, Y. Yamamoto, H. Department of Orthopaedic Surgery, Kochi Medical School, Japan. An experimental study on spinal cord traction effect. Spine. 1989 Jul ; 14(7) : 698-705.

22 - Garceau, G. The Filum Terminale Syndrome (The cord-traction syndrome) Bone Joint Surg Am. 1953 ; 35 : 711-716.

23 - Hopkins, A. Rudge, P. Hyperpathia in the central cervical cord syndrome. Journal of Neurology. Neurosurgery and Psychiatry. 1973. 36 : 637-642.

24 - Kewalramani, LS. Kewalramani, DL. Krebs, M. Saleem, A. Myelopathy following cervical spine manipulation. Am J Phys Med. 1982 ; 61 : 165-175.

25 - Kovacs, F. Manejo clínico de la lumbalgia inespecífica. Semergen. 2002 ; 28:1-3.

26 - Lorenz, K. Los ocho pecados mortales de la humanidad civilizada. Ed. Plaza y Janés. S. A. Barcelona. 1973.

27 - Manek, NJ. MacGregor, AJ. Epidemiology of back disorders : prevalence, risk factors, and prognosis. Curr Opin Rheumatol. 2005 ; 17 : 134-40.

28 - Maruta, V T.S. Minami, H. Kitahara, K. Isobe, Y. Otsuka, Y. Nakata, H. Moriya Rotation of the spinal cord in idiopathic scoliosis. From the Chiba university, Japan. J Bone Joint Surg [Br]. 2004 ; 86 - B : 220-4.

29 - Morandi, X. Riffaud, L. Houedakor, J. Amlashi, S. Brassier, G. Gallien, P. Ischémie de la moelle spinale caudale après manipulation lombaire. Revue du Rhumatisme, Volume 71, Issue 7, July. 2004, Pages 620-623.

30 - Naiman, JO. Donahue, WL. Prichard, JS. Fatal nucleus pulposus embolism of spinal cord after trauma. Neurology 1961 ;11:83–8.

31 - Pang. D, Wilberger, JE. Spinal cord injury without radiographic abnormalities in children. J. Neurosurg. 57 : 114-129, 1982.

32 - Pan, G. Kulkarni, M. Mac Dougall, D. J. Miner, M. E. Traumatic epidural haematoma of the cervical spine : diagnosis with magnetic resonance imaging. Journal of Neurosurgery. 68. 1988. 798-801.

33 - Porter, RW. Can a short spinal cord produce scoliosis ? Eur Spine. J. 2001 ; 10:2-9.

34 - Roth, M. Cranio cervical growth collision : another explanation of the Arnold-Chiari malformation and of basilar impression. Neuroradiology. 1986 ; 187-94.

35 - Roth, M. Idiopathic Scoliosis from the point of view of the neuroradiologist. Neuroradiology. 1981 ; 21 : 133-138.

36 - Royo-Salvador, MB. Siringomielia, escoliosis y malformación de Arnold-Chiari idiopáticas. Etiología común. Rev Neurolo. 1996 ; 24 : 937-959.

37 - Royo-Salvador, MB. Platibasia, impresión basilar, retroceso odontoideo, kinking del tronco cerebral, etiología común con la siringomielia, escoliosis y malformación de Arnold-Chiari idiopáticas. Rev Neurol. 1996 ; 24 : 1241-1250.

38 - Royo-Salvador, MB. Nuevo tratamiento quirúrgico para la siringomielia, la escoliosis, Arnold Chiari, el Kinking del tronco cerebral, el retroceso odontoideo, la impresión basilar y platibasia idiopáticas. Rev Neurol 1997 ; 25 : 523 - 530.

39 - Ruiz de Azúa. A. La force de traction médullaire Académie d´Ostéopathie de France. ApoStill. 2002. nº 11-12 : 7-14.

40 - Ruiz de Azúa, A. Importance de la force de traction médullaire. Revue L’ostéo4pattes. 2007. N°5 pp. 25-26. Ed. Vetosteo.

41 - Serratrice, G. Habbib, M. Escritura y cerebro. Masson. Barcelona. 1997.

42 - Silver, J. R. Paraplegia as a result of tracheal resection in a 17-year-old male. Spinal Cord. 2007. 45, 576–578.

43 - Still in : Astell, L. W. Try the best first. 1977 Yearbook. American Academy of Osteopathy. P. 114-119.

44 - Tani, S. Yamada, S. Knighton, R. S. Extensibility of the lumbar and sacral cord. Pathophhysiology of the tethered spinal cord in cats. Journal of Neurosurgery 66 : 116-123.

45 - Tewari, MK. Gifti, DS. Singh, P. Khosla, VK. Mathuriya, SN. Gupta, SK. et al. Diagnosis and prognostication of adult spinal cord injury without radiographic abnormality using magnetic resonance imaging analysis of 40 patients. Surgical neurology. 2005 ; 63 : 204-209.

46 - Torg, JS. Pavlov, H. Genuario, SE. et al : Neuropraxia of the cervical spinal cord with transient quadriplegia. J Bone Joint Surg Am. 1986 ; 68 : 1354- 1370.

47 - Tosi, L. Rigoli, G. Beltramello, A. Fibrocartilaginous embolism of the spinal cord : a clinical and pathogenetic reconsideration. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 1996 ; 60:55–60.

48 - Yamada, S. Zinke, DE. Sanders, D. Pathophysiology of ‘‘tethered cord syndrome’’. J Neurosurg. 1981. 54 : 494–503.

49 - Yamada S, Won DJ, Yamada S M. Pathophysiology of tethered cord syndrome : correlation with symptomatology. Neurosurg Focus. 2004 Feb 15 ; 16(2) : E6.

50 - Yuan, Q. Dougherty, L. Margulies, S. In vivo human cervical spinal cord deformation and displacement in flexion. Spine. 1998 ; 23 : 1677-83.

51 - Waddell, G. The back pain revolution. Edimburg : Churchill Livingstone. 1998.